Assemblée Générale

AG de l'IEO OPM - 25/03/2023

Le 25 mars dernier, la section régionale Occitanie/Pyrénées-Méditerranée de l’Institut d’Études Occitanes a fait son Assemblée Générale. Après 3 ans de dématérialisation forcée, ce fut l’occasion de retrouver quelques visages “en vrai”, pas vus depuis longtemps.

Une petite vingtaine de personnes y étaient présentes, dans une salle de réunion de l’Ostal Occitan de Montpellier, et une cinquantaine de personnes représentées. Pour une reprise, de plus dans un contexte social qui complique les déplacements, nous ne nous plaindrons pas !

Nous retiendrons la présence, toute la journée, de Maximilien SAINT-CRICQ, chargé de mission de l’Office Public de la Langue Occitane, où il s’occupe essentiellement des dossiers de l’IEO. Cela va dans le sens d’un renforcement de la relation entre le réseau IEO et l’établissement public.

Durant l’Assemblée Générale proprement dite, ont été présentés et, pour certains, votés (à l’unanimité) les documents suivants :

Un nouveau Conseil d’Administration a ensuite été élu, avec toutefois très peu de changements par rapport à celui de l’an dernier : Marlène BONY, Léo CROS-HUMBERT, Marie-Josée DORY, Eric FRAJ, Emmanuel ISOPET, Jean-Marc LECLERCQ, Estelle MAZODIER, Gilbert MERCADIER, Daidièr MIR, Alan ROCH, Marc VIDAL, Xavier VIDAL, Annia WOLF.

Le Conseil d’Administration se réunira rapidement afin d’élire un nouveau bureau pour l’association.

En fin de réunion, il fut question des difficultés rencontrées par certaines associations du réseau à reverser leur quote-part à l’IEO Fédéral et de la répartition de la cotisation entre les différents échelons, à l’heure actuelle sujette à critiques. Il a été décidé de mettre en place une commission afin de travailler sur un texte de propositions qui serait lu et débattu durant l’AG de l’IEO Fédéral, le 23 avril prochain à Rodez.

Échange “Comment socialiser davantage la langue occitane ?”

AG de l'IEO OPM - 25/03/2023

L’après-midi, tout le monde (et quelques autres personnes, étant donné que ce temps était ouvert au public) s’est réunid e nouveau pour un échange autour de la socialisation de la langue. Nous avons pu compter sur la présence de Benjamin ASSIÉ, conseiller régional en charge de l’occitan et du catalan.

Des contributions écrites de personnes excusées ont servi de base à la discussion (Léo CROS-HUMBERT, Emmanuel ISOPET, Danielle SARRAN, Marc VIDAL, Annia WOLF).

En premier lieu ont été dressés des constats communs, sur le manque actuel de visibilité de la langue, le peu de liens avec la vie économique du pays (il est rare par exemple de retrouver des stagiaires de 3ème dans une structure occitane employeuse), l’absence sensible de volonté politique, le nombre relativement bas de locuteurs, à en croire l’enquête socio-linguistique menée récemment par l’OPLO. La même enquête indiquait également, et c’est un des aspects positifs, qu’il existe une demande forte de la population vis-à-vis de la langue, un intérêt du public, mais que ça n’est pas suivi d’effets. Du côté du positif toujours, les associatifs de l’Hérault (principalement) ont présenté des exemples, des initiatives qu’ils connaissent et qui permettent, à différents niveaux, de socialiser la langue dans leur territoire (activités de groupe dans des bars, travail avec des médiathèques…)

Pour beaucoup de monde, la question des lieux (ou lieux d’usage) est centrale, des lieux qui seraient ceux d’une pratique régulière de la langue, d’une visibilité, ouverts, ou pourquoi pas même de véritables centres culturels. Pour l’instant, les lieux de visibilité et d’existence de l’occitan dans l’espace public ne sont pas au niveau. La proximité semble bien être une notion essentielle, et il s’agit d’une notion cultivée par les associations qui font partie de l’IEO à des échelons locaux.

Des intervenants ont insisté sur les moyens humains, qui ne sont actuellement pas en capacité de mettre en place les actions qu’il conviendrait, ainsi des associations actives sur un territoire à couvrir très large se retrouvent avec un seul salarié. Pareillement, nous manquons de professionnels formés, à la langue pour commencer, mais aussi à autre chose que la langue, nous pensons aux médias en particulier. Il est difficile de recruter des gens pour donner des cours en dehors de l’Éducation Nationale.

Certains voient dans l’occitanisme une forme de communauté déjà constituée. Le but est de réussir à ouvrir cette communauté. Cela demande souvent de changer de logique, de mener des actions transversales et partenariales, de «sortir», en sachant que sur la «talvera» nous obtenons de meilleures cultures. La multiplication des approches (pratiques chorales, toponymie, tourisme, promenades à la rencontre de métiers du terroir, aménagement du territoire, marketing, production d’audios, presse régionale) semble nécessaire et en cela les cercles locaux sont d’une importance capitale, c’est un maillage du territoire qu’il faut cultiver.

Le chargé de mission de l’OPLO a signalé qu’un travail est en cours sur la signalisation bilingue spécifiquement, les outils seront bientôt disponibles, puis ce sera aux associatifs de relayer cela auprès des collectivités.

Benjamin Assié clôt la discussion en donnant sa position d’élu : pour lui la question centrale est celle du nombre de locuteurs, il souhaite donc concentrer les efforts là-dessus. Il a noté que 30% de la population régionale dit vouloir apprendre l’occitan, si nous n’en ciblons qu’une petite proportion cela représente déjà 600 000 personnes auxquelles i faudrait être en capacité de dispenser un enseignement. Le reste (activités culturelles…) suivrait.

Un apéritif chanté pour clore la journée

Après ce moment de réflexion collective intense, nous nous sommes retrouvés autour du verre de l’amitié, avec les chants de la chorale Nadalenca dont fait partie Marijo Dory : nous la remercions encore pour avoir fait en sorte que la journée se déroule dans de bonnes conditions.

La corala Nadalenca

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